Ce n’est pas tout à fait une énergie du futur, puisqu’il existe déjà des centrales électriques fonctionnant grâce à l’énergie des marées. La plus importante se trouve en France, près de Saint-Malo : c’est l’usine marémotrice de la Rance. Avec 24 turbines et 240 MW de puissance, elle représente 90 % des thalasso-énergies exploitées de la planète. Trois autres centrales marémotrices existent dans le monde, au Canada (20 MW), en Chine (5 MW) et en Russie (0,4 MW).
Pour être rentable, une usine marémotrice ne peut être installée n’importe où. Les amplitudes de marées doivent être importantes : en moyenne 10 à 15 m pour les meilleurs sites. Et il faut pouvoir construire un barrage dans de bonnes conditions. En effet, une usine marémotrice fonctionne sur le même principe qu’une centrale hydroélectrique : une chute d’eau qui entraîne une turbine, la turbine entraînant un générateur d’électricité. Comment fonctionne ce barrage ? À marée montante, il laisse passer la mer qui envahit le bassin de retenue. Dès que la marée se prépare à redescendre, le barrage est fermé. L’eau ainsi retenue servira à alimenter les turbines à marée basse.
Comme la plupart des autres énergies renouvelables, l’électricité marémotrice est intermittente. Toutefois, avec une différence de taille : elle est parfaitement prévisible, et même des années à l’avance.
En France, la production annuelle moyenne de la centrale de la Rance est de 0,5 TWh, moins de 1 % du total de l’énergie électrique d’origine hydraulique.
Il est probable que les futures usines marémotrices fonctionneront plutôt comme des « hydroliennes », c’est-à-dire des hélices placées dans le courant, parce que l’impact environnemental d’une usine avec un barrage comme celle de la Rance est très fort et que les coûts de maintenance sont très élevés.
En effet, il a fallu fermer un estuaire, ce qui a très fortement perturbé le milieu marin. Un projet de ce type serait inenvisageable aujourd'hui ! Les hydro-turbines sont actuellement encore à l'étude, mais les impacts écologique, économique et humain ne sont pas totalement mesurés.
Les énergies renouvelables viendront peut-être des océans, mais viendront-elles des marées ou plutôt des vagues, ou encore des résidus organiques marins ? Les prochaines années devraient nous apporter quelques réponses !
sources : www.planete-energies.com, www.ifremer.fr
